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- Les Chroniques de Faust -
20 mars 2006

Appel à la grève nationale contre le CPE le 28

Appel à la grève nationale contre le CPE le 28 mars

PARIS (Reuters) - Le gouvernement est désormais confronté à une menace de grève nationale le 28 mars dans le bras de fer qui l'oppose aux syndicats et aux organisations étudiantes et lycéennes à propos du contrat première embauche (CPE).

L'ensemble des syndicats ont appelé le service public et privé à cesser le travail ce jour-là pour obtenir du gouvernement qu'il retire le CPE, un nouveau contrat de travail destiné aux moins de 26 ans assorti d'une période d'essai de deux ans pendant laquelle l'employeur peut licencier sans motif.

Face à une crise qui prend chaque jour de l'ampleur, le Premier ministre, Dominique de Villepin, multiplie les offres de dialogue et bénéficie du soutien du président Jacques Chirac.

"L'enjeu des jours qui viennent, c'est d'ouvrir (...) un dialogue constructif et confiant qui peut permettre d'améliorer le CPE", a déclaré le président de la République en marge d'une visite du roi Abdallah de Jordanie à l'Elysée.

"Je sais que c'est la volonté du Premier ministre et du gouvernement et je ne peux que l'approuver", a-t-il ajouté.

Mais aucun rendez-vous n'a été pris avec les partenaires sociaux et le Premier ministre demeure, apparemment, inflexible sur les modalités du CPE, un outil destiné à lutter contre le chômage des jeunes, une des priorités de son gouvernement.

Dominique de Villepin a rencontré lundi des représentants de trois organisations étudiantes mais l'Unef, principal syndicat étudiant de France, avait décliné l'invitation.

"Mon souhait, c'est que nous puissions très rapidement développer ce dialogue et ce débat avec l'ensemble des organisations, l'ensemble des partenaires sociaux, l'ensemble des organisations étudiantes", a déclaré Dominique de Villepin.

Quelques minutes plus tard la réponse est venue de l'intersyndicale anti-CPE.

"L'ensemble des organisations syndicales appellent le 28 mars à une journée d'action interprofessionnelle avec arrêts de travail, grève et manifestations", indique un communiqué de l'intersyndicale remis à la presse après une réunion entre une trentaine de représentants des syndicats de salariés et des principales organisations d'étudiants et de lycéens.

MANIFESTATIONS MARDI ET JEUDI

L'intersyndicale a réitéré son appel pressant au gouvernement pour qu'il retire le CPE, présenté le 16 janvier et adopté par le Parlement le 9 mars dans le cadre d'un projet de loi sur l'égalité des chances.

"Le gouvernement doit avoir la sagesse de sortir de l'impasse dans laquelle il s'est mis : il doit retirer le CPE", ajoute le communiqué.

Pour François Hollande, premier secrétaire du Parti socialiste, "tout (est) à craindre" si Jacques Chirac et Dominique de Villepin ne retirent pas le CPE.

Autre sujet de préoccupation pour le gouvernement, un militant syndical a été hospitalisé dans le coma samedi après les heurts qui ont opposé manifestants anti-CPE et forces de l'ordre à Paris.

L'homme, âgé de 39 ans, salarié chez l'opérateur de téléphonie Orange, se trouve dans le service de réanimation neurochirurgical de l'hôpital Henri Mondor, à Créteil.

En 1986, un étudiant, Malik Oussekine, avait trouvé la mort lors de manifestations à Paris contre la réforme des universités du gouvernement de cohabitation alors dirigé par Jacques Chirac. Le gouvernement avait ensuite retiré son projet.

Les organisations de lycéens et d'étudiants poursuivent les blocages ou occupations de nombreuses universités en France et d'établissements scolaires. Elles manifesteront à nouveau mardi dans toute la France et jeudi à Paris.

Trois journées nationales de manifestations ont déjà été organisées pour amener le gouvernement à retirer le CPE.

La dernière en date, samedi, a rassemblé selon les organisateurs près d'un million et demi de personnes, trois fois moins selon le ministère de l'Intérieur.

Si l'on en croit des sondages, l'opinion publique est en majorité hostile au CPE : 60% des personnes interrogées par BVA pour un sondage publié par la Dépêche du Midi, 58% dans une enquête LH2 pour Libération. Pour 71% des personnes interrogées dans cette enquête, le mouvement de protestation contre le CPE reflète une crise sociale profonde.

cpe4584

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