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- Les Chroniques de Faust -
25 avril 2006

Peinture: abstraite mais chaude, "L'Envolée

Peinture: abstraite mais chaude, "L'Envolée lyrique" au musée du Luxembourg

PARIS (AP) - Staël, Soulages, Poliakoff et beaucoup d'autres. Le musée du Luxembourg a réuni 59 peintres de l'abstraction chaude -par opposition à l'abstraction froide, géométrique- pour l'exposition qui s'ouvre mercredi. "L'Envolée lyrique, Paris 1945-1956" retrace la libération picturale de l'après-guerre.

"L'abstraction froide, c'est la géométrie, les aplats, les cercles, les carrés, les lignes brisées ou non. Et l'abstraction chaude, c'est l'abstraction lyrique parce qu'elle est lumineuse, écrite librement", a expliqué mardi à l'Associated Press Patrick-Gilles Persin, le commissaire de l'exposition.

Venus d'un peu partout en Europe, les artistes qui habitaient Paris dans l'immédiat après-guerre "vivaient dans l'indigence la plus totale" et ils peignaient "sur tous les supports possibles", de la toile à matelas à la toile de jute des sacs de pommes de terre.

"Si on démontait l'exposition pour vous montrer le revers des tableaux, c'est médusant: il y a (...) des tableaux pas finis de l'autre côté, des châssis faits avec des bouts de bois invraisemblables", poursuit le commissaire.

"On sent la difficulté de vivre et en même temps le bonheur absolument intense de cette période, le bonheur de peindre et puis surtout la liberté, l'indépendance, le geste, la couleur, la lumière", s'enthousiasme Patrick-Gilles Persin. "Mais surtout une liberté. Vous imaginez: cinq ans de guerre. Ils sortent de là, ils ont envie de casser la baraque, quoi".

Poussés par un même élan, les artistes expriment cependant chacun sa personnalité propre. "C'est la diversité absolue", souligne le commissaire. "Chacun rentrait dans le silence de l'atelier pour travailler et chacun faisait son travail à lui".

Sur les cimaises du musée du Luxembourg, le très coloré "Salve Regina" (1945) d'Alfred Manessier fait face aux tons ocre et bruns d'une "Peinture" (1946) de Pierre Soulages. Le "Vent" (1954) vertical de Zao Wou-Ki semble répondre à l'harmonie bleue et blanche du "Ciel" (1953) de Nicolas de Staël.

Avec son "Grand Syllogisme Conjonctif" (1955-56), Georges Mathieu déroute, tandis que Jean Messagier frôle le figuratif avec ses "Promeneurs de l'Adriatique" (1954), plus accessibles. D'une grande finesse, la "Composition 55" (1955) de la Portugaise Maria Elena Vieira Da Silva côtoie le "Grand dialogue" (1956) de son époux hongrois, Arpad Szenes.

L'accrochage reflète la diversité de l'abstraction lyrique. Patrick-Gilles Persin espère la faire ainsi découvrir aux non-initiés: "J'ai fait cette exposition en pensant au visiteur qui, par curiosité, viendrait sans y rien connaître". AP

"L'Envolée lyrique, Paris 1945-1956"

du 26 avril au 6 août au musée du Luxembourg, à Paris

Tarifs: 10 euros, 8 euros (réduit)

tous les jours de 11h à 19h

(nocturne jusqu'à 22h le vendredi, ouverture dès 9h le week-end)

Informations par téléphone au 01-45-44-12-90

Sur le Net: http://www.museeduluxembourg.fr

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