Première journée du souvenir de l'esclavage et de
Première journée du souvenir de l'esclavage et de son abolition
PARIS (Reuters) - Présidant mercredi les cérémonies de la première journée en France du souvenir de l'esclavage et de son abolition, Jacques Chirac a rappelé "l'infamie" de la traite négrière et invité les Français à regarder leur passé, "sans concession, mais aussi sans rougir". "Regarder tout notre passé en face, c'est une des clés de notre cohésion nationale", a déclaré le chef de l'Etat, qui a inauguré une exposition dans les jardins du Luxembourg, à Paris. "La République est née avec le combat contre l'esclavage", a ajouté le président, pour qui cette première commémoration nationale n'est pas un aboutissement mais "un début". Jacques Chirac a saisi l'occasion de cet hommage pour dénoncer les discriminations et le racisme qui "font perdre la foi républicaine à ceux qui en sont victimes" et sont " la négation de tout ce que nous sommes". "Pour vaincre les préjugés, il faut lutter contre l'ignorance et l'oubli", a-t-il dit dans un discours prononcé en plein air en présence du Premier ministre, Dominique de Villepin, du ministre de la Culture, Renaud Donnedieu de Vabres, du ministre délégué à l'Outre-mer, François Baroin, et des présidents des deux assemblées. De nombreux élus et personnalités de l'outre-mer étaient également présents. L'esclavage en France et dans ses colonies a été définitivement aboli le 27 avril 1848. La date du 10 mai choisie pour "la journée commémorative en métropole du souvenir de l'esclavage et de son abolition" rappelle l'adoption par le parlement français, en 2001, de la loi présentée par la députée de Guyane Christiane Taubira reconnaissant la traite et l'esclavage comme un crime contre l'Humanité.