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- Les Chroniques de Faust -
23 septembre 2006

La crise politique en Thaïlande

thailandeLa Thaïlande traverse depuis mardi une nouvelle crise politique. Voici un bref retour historique afin de mieux comprendre qui sont les acteurs impliqués dans ce coup d’état.

Indépendante depuis 1238, la Thaïlande est le seul pays de la région n'ayant jamais été colonisé. Le 24 juin 1932, un coup d'état a instauré la monarchie constitutionnelle, toujours en place jusqu'à aujourd'hui. Le roi Bhumibol Adulyadej est un véritable symbole, vénéré par le peuple. Il vient tout juste de fêter les 60 ans de sa souveraineté, ce qui fait de son règne le plus long du monde contemporain. Malgré de nombreuses inconstances politiques, il a réussi à maintenir un essor économique. En effet, de 1932 à 1976, de nombreux coups d'Etat ont eu lieu du fait des conflits entre les différents groupes issus des milieux militaires et administratifs ; mais ceux-ci n'ont pas changé significativement le régime politique. Cependant, on peut compter 15 Constitutions différentes depuis l'instauration de la monarchie constitutionnelle.

Au début des années 1990, les partis politiques se sont faits de plus en plus présents et actifs, ouvrant ainsi la voie à un régime plus parlementaire. C'est notamment grâce au succès de son parti Thai Rak Thai (« les Thaïs aiment les Thaïs »), lors des élections législatives de 2005, que Thaksin Shinawatra s'est installé durablement au pouvoir. Nommé Premier ministre en 2001, il a rempli un 2ème mandat grâce à son langage populaire et son efficacité.

Thaksin Shinawatra est surnommé « Thaksinator » pour avoir lutté contre la drogue, géré la crise de la grippe aviaire, et pour avoir satisfait la population économiquement et socialement avec de nouvelles mesures; enfin, il s'est montré très efficace dans la gestion de l'après-Tsunami.

Dès février 2006, les choses se sont compliquées pour le Premier ministre. La corruption, l’abus de pouvoir et le népotisme dont il est accusé ont engendré un mouvement d’opinion favorable à sa démission. Son impopularité est devenue telle, que des milliers de manifestants se sont rassemblés à Bangkok, et les partis de l’opposition ont boycotté les élections - datées du 2 avril - afin de protester contre ses mesures.

Son départ s'est produit en fin de compte ce 19 septembre 2006 lorsque des militaires, profitant de son voyage à New York pour l’Assemblée Générale des Nations-Unies, se sont emparés du pouvoir. Ce coup d’état (le premier depuis 15 ans) a été dirigé par le général Sonthi Boonyaratglin, commandant musulman de l’armée royale depuis 2004. Le Premier ministre, réfugié à Londres, l'a révoqué et ordonné l’Etat d’urgence.

Quelles sont les motivations du général ? Les militaires, qui s’autoproclament « Conseil de la Réforme Démocratique », disent vouloir rendre le pouvoir au peuple. Preuve en est, le calendrier qu’ils avancent : nouveau Premier ministre et gouvernement intérimaire d’ici 15 jours, nouvelle constitution et élections avant octobre 2007.

Le plus étonnant est le calme dans lequel s’est opérée cette prise de pouvoir. Si les Thaïlandais semblent convaincus du bien-fondé de ce putsch, la communauté internationale ne partage pas cet avis; cette dernière est pour le moment attentiste.

Source : en3mots.fr

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