Nouveaux aveux dans l'affaire des "bébés
Nouveaux aveux dans l'affaire des "bébés congelés"
TOURS, Indre-et-Loire (Reuters) - Véronique Courjault, interrogée depuis mardi à la police de Tours sur un infanticide présumé, a déclaré aux policiers avoir tué trois enfants dont elle avait accouché clandestinement, apprend-on de source policière. Cette femme de 38 ans, en garde à vue depuis mardi dans l'enquête sur la découverte des corps de deux enfants à son domicile de Corée en juillet dernier, affirme que son mari Jean-Louis Courjault n'était au courant de rien. Les deux bébés retrouvés dans le congélateur de son domicile coréen résulteraient de deux accouchements successifs et ne seraient pas des jumeaux comme on l'avait cru initialement. Elle les aurait étranglés. "Elle a déclaré avoir eu en fait deux grossesses successives en Corée et avoir étranglé les deux enfants", a dit la source policière. Ces déclarations faites jeudi matin aux enquêteurs complètent une précédente version fournie mercredi, après une conversation avec son mari en garde à vue. Par ailleurs, elle a ajouté jeudi avoir aussi accouché clandestinement d'un autre enfant, avant l'installation du couple en Corée, en 2002. Véronique Courjault a dit avoir brûlé le corps de cet autre enfant. Elle devait être présentée à un juge d'instruction dans la soirée en vue de sa mise en examen. Le parquet de Tours (Indre-et-Loire) devrait ouvrir une information judiciaire pour homicides. Le meurtre de ses propres enfants est passible de la réclusion criminelle à perpétuité. EXAMEN PSYCHIATRIQUE Les magistrats instructeurs qui seront désignés auront l'obligation légale de procéder à un examen psychiatrique de la suspecte. Véronique Courjault a expliqué ses gestes par le fait qu'elle ne désirait pas les enfants. Le couple Courjault a déjà deux enfants, âgés de neuf et onze ans. En Corée, Véronique Courjault, qui travaillait comme bénévole au lycée français de Séoul, a conservé les corps durant près de trois ans dans son congélateur, allant jusqu'à les transporter dans un déménagement en Corée. Sa version selon laquelle son mari Jean-Louis n'était pas au courant est examinée actuellement. La garde à vue de ce dernier a été prolongée mercredi pour 24 heures. Véronique Courjault aurait réussi à cacher ses grossesses à son mari parce qu'il se déplaçait fréquemment. Cette thèse est jugée plausible puisque c'est Jean-Louis Courjault, ingénieur dans une société d'équipement automobile américaine, qui a déclenché toute l'affaire après avoir découvert les corps des deux enfants dans le congélateur de son domicile coréen, lors d'un retour impromptu le 23 juillet. Ses réactions en garde à vue, où il est bouleversé, accréditent l'idée qu'il a découvert l'affaire en même temps que les policiers, disent ces derniers. Le parquet devait décider dans la soirée s'il poursuit aussi Jean-Louis Courjault, ou retient la thèse de sa femme. Le couple avait été convoqué mardi soir au commissariat après que des expertises ADN comparatives réalisées en France eurent établi qu'ils étaient les parents des enfants morts. Depuis le début de l'affaire, ils soutenaient la thèse d'une machination et avaient même donné une conférence de presse le 22 août où Véronique Courjault disait vivre un "cauchemar".