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- Les Chroniques de Faust -
15 novembre 2006

Film "Babel"

18680420Quatre décors et quatre histoires alternent et voguent devant l’épique caméra du réalisateur mexicain Alejandro González Inárritu dans une variation brillante autour du mythe de Babel.

Pendant qu’un couple américain, Richard (Brad Pitt) et Susan (Cate Blanchett) font un voyage au Maroc, ils laissent leurs enfants sous la responsabilité de leur nounou, Amelia (Adriana Barraza). Une balle perdue par un enfant joueur dans le désert marocain traverse la fenêtre du car de tourisme pour blesser Susan. Cet acte gratuit change la vie du couple, de leurs enfants emmenés au Mexique pour le mariage du fils de leur nounou, de plusieurs familles marocaines accusées de « terrorisme », ainsi que d’une adolescente sourde de Tokyo.

Terriblement actuel et politiquement engagé, Babel permet de voir les problèmes de communication de nos sociétés mondialisées. Innáritu est un maître pour filmer des paysages aussi divers que le désert marocain, le policé de Los Angeles, le baroque d’un mariage à la mexicaine ou encore les montagnes de verre et d’acier d’une grande métropole postmoderne comme Tokyo. Tout est juste dans ce film, sur l’enfance, l’insouciance, la cruauté et le caractère haché des rapports humain. Pour Innáritu, tous les liens humains défaillent : centrés sur leurs problèmes, les parents, les cousins, et les gardiens ne savent ni protéger, ni châtier une jeune génération déboussolée ; les frères et les sœurs se charrient trop et sont trop en compétition pour se soutenir ; quant aux camarades, ils ont trop envie de s’amuser pour prendre la moindre responsabilité. Reste le couple, fragile mais touchant barrage qui tangue au-dessus d’une mer d’incompréhension, dans une danse contre la mort, l’indifférence et l’érosion des sentiments.

Par delà les mots et leurs échos incompréhensibles, Innáritu retrouve la violence bouleversante de ses Amours chiennes, mais avec le temps, et surtout un usage délicat de la caméra pour maîtriser un canevas temporel éclaté, cette violence a maturé. Elle s’est transmuée en véritable poétique : par delà les fuseaux horaires et les non-dits, Innáritu développe un nouveau langage cinématographique, que parlent tous ses acteurs, et tous ses paysages ; c’est l’idiome de l’étreinte, l’embrassement et l’embrasement d’un monde irradié par la grâce des couples qui s’aiment. Babel est une fresque incontournable de deux heures et demie : c’est le chef d’œuvre cinématographique de cette fin d’année 2006.

Source : En3mots.com

Film que j'irai voir bientôt au cinéma...

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