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- Les Chroniques de Faust -
8 mars 2006

Article dans Ouest-France

Informations Générales

Les filles sont studieuses, les garçons ambitieux

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Une étude le confirme : les étudiantes révisent mieux, sortent moins mais, en bout de course, se font doubler par les garçons. Lesquels ont moins de soucis ménagers.

Les filles sont meilleures élèves et meilleures étudiantes, jusqu'à trois ou quatre années après le bac. Puis, les garçons se réveillent et, finalement, réussissent mieux, professionnellement. Pourquoi ? Une étude de l'Observatoire nationale de la vie étudiante (1) publiée aujourd'hui (www.ove-national.education.fr) offre quelques pistes d'analyse. « Les filles sont meilleures élèves car elles sont plus appliquées, plus studieuses, s'autorisent moins de sorties et moins d'activités concurrentes aux études. Elles sont aussi majoritairement plus attentives aux prescriptions des enseignants », résume Olivier Gruel, sociologue de l'université de Rennes 2, chargé de mission à l'Observatoire.

« Les garçons visent la réussite »

En face, les garçons vont plus aux matchs, dans les bars, les discothèques. Ils lisent plus de bandes dessinées et de science-fiction. Les filles préférent les manuels scolaires et les romans. Mais, dès qu'on arrive dans des filières plus sélectives (classes préparatoires aux grandes écoles, santé, diplômes au-dessus de bac + 4), ces disparités s'effacent. « Les garçons visent alors la réussite, compriment leurs loisirs et se réveillent pour survivre, » résume l'enseignant-chercheur rennais.

L'une des explications tient des modèles sociaux qui continuent à inciter davantage les garçons à la réussite professionnelle.

Plus autonomes

Mais l'intérêt de cette enquête est aussi d'aller voir du côté de la vie quotidienne. On y découvre que les filles sont plus rapidement émancipées et autonomes. Du coup, elles sont soumises à plus de contraintes pratiques. Concrètement, à plus de 24 ans, 78 % des étudiants ramènent leur linge sale chez leurs parents contre 58 % des filles. Même différence quand il s'agit de se faire à manger : les garçons achètent plus de plats cuisinés et les filles, plus de farine. La prise en main des tâches ménagères par les étudiantes s'intensifie avec la vie en couple.

En comparant aux enquêtes précédentes de 1997 et 2000, on constate que peu de choses bougent. « Cela changera quand les filles seront aussi libérées des contraintes du quotidien, ou que les inégalités disparaîtront, suggère Olivier Gruel. Mais la conception des garçons est-elle meilleure ? N'y a-t-il pas autant d'honneur et de dignité sociale à s'investir dans la vie associative ou familiale · » Le débat reste ouvert.

Gilles KERDREUX.

(1) Tous les trois ans, l'Observatoire de la vie étudiante pose 200 questions à 90 000 étudiants et obtient 25 000 réponses. Ici, il s'agit de la fin de l'analyse de l'enquête 2003. Un étudiant français sur quinze va recevoir, ces jours-ci, le questionnaire 2006.

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