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- Les Chroniques de Faust -
31 mars 2006

Jacques Chirac promulgue la loi mais veut une

Jacques Chirac promulgue la loi mais veut une nouvelle copie

JACQUES CHIRAC PROMULGUE LA LOI MAIS VEUT UNE NOUVELLE COPIE

PARIS (Reuters) - Jacques Chirac annonce son intention de promulguer la loi créant le contrat première embauche (CPE), tout en y apportant deux modifications majeures.

Les deux points qui ont été les plus contestés depuis deux mois de manifestations dans le pays contre ce nouveau contrat de travail destiné aux jeunes de moins de 26 ans seront modifiés.

La période d'essai sera réduite de deux ans à un an et tout jeune salarié aura le droit de connaître la raison de son licenciement.

Lors d'une allocution radiotélévisée solennelle, le chef de l'Etat s'est présenté en garant des institutions, ne prônant ni nouvelle délibération au Parlement, ni retrait du texte, mais une remise sur le métier de l'ouvrage CPE.

"Je demande au gouvernement de préparer immédiatement deux modifications de la loi sur les points qui ont fait débat", a-t-il déclaré lors d'un discours d'environ neuf minutes enregistré à l'Elysée.

"La période (de consolidation) de deux ans sera réduite à un an. En cas de rupture du contrat, le droit du jeune salarié à en connaître les raisons sera inscrit dans la nouvelle loi."

Jacques Chirac a en outre demandé au gouvernement de "prendre toutes les dispositions nécessaires pour qu'en pratique, aucun contrat ne puisse être signé sans intégrer pleinement l'ensemble de ces modifications".

Il s'agit de faire en sorte "qu'aucun CPE ne puisse être signé tant que ces modifications ne seront pas entrées en vigueur", a expliqué un proche du président.

Même si l'entourage du chef de l'Etat préfère le terme d'"amélioration" à celui de "suspension", le CPE est bien suspendu de facto jusqu'à la promulgation de la prochaine loi.

Dans cette perspective, Jacques Chirac a appelé les partenaires sociaux et les représentants des organisations étudiantes et lycéennes "à prendre toute leur part dans l'élaboration de ces nouvelles dispositions".

"NI VAINQUEUR NI VAINCU"

Sans parler de "Grenelle social", ballon d'essai lancé jeudi en référence aux négociations de 1968, le président a invité le gouvernement à ouvrir un "grand débat national" sur des thèmes comme la sécurisation des parcours professionnels et les liens entre université et monde du travail.

Pour Jacques Chirac, le CPE reste "un instrument efficace pour l'emploi" des moins de 26 ans, dont il dit avoir mesuré "l'impatience" et compris les "inquiétudes".

Le président a rappelé son attachement à agir, même en année pré-électorale, et a salué les résultats déjà obtenus dans la lutte contre le chômage, qui touche près d'un jeune Français sur quatre.

"Depuis onze mois, le chômage baisse. C'est maintenant que nous devons porter un effort décisif pour gagner ensemble cette bataille majeure pour l'avenir de notre pays et de nos enfants", a-t-il dit.

Au terme de deux mois de mobilisation sociale contre le CPE, le chef de l'Etat a appelé à une trêve, affirmant qu'"en République, quand il s'agit de l'intérêt national, il ne saurait y avoir ni vainqueur, ni vaincu".

"Nous devons maintenant nous rassembler. Et, chacun à sa place doit agir en responsabilité", a-t-il conclu.

En vertu de la Constitution, le président de la République disposait de neuf jours pour promulguer la loi sur l'égalité des chances dont l'article 8 introduit le CPE, ou demander une nouvelle délibération du texte ou de certains de ses articles au Parlement.

La balle est maintenant dans le camp du Premier ministre, Dominique de Villepin, qui doit décider si les modifications prendront la forme d'un projet ou d'une proposition de loi.

La deuxième solution aurait l'avantage d'être plus rapide et une discussion à l'Assemblée nationale pourrait avoir lieu dès la semaine prochaine.

Le scénario de sortie de crise présidentiel s'est écrit "en étroite liaison" avec Dominique de Villepin, a-t-on précisé dans l'entourage du chef de l'Etat. Les deux hommes s'étaient encore rencontrés vendredi matin à l'Elysée.

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