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- Les Chroniques de Faust -
31 mars 2006

Soyons pragmatiques !

"Rien n'est trop difficile pour la jeunesse."
SOCRATE


Cette après-midi, je vois Helen depuis le temps... Je rentrerai tôt pour suivre les infos, et plus particulièrement l'intervention de Chirac à 20h. Depuis plusieurs semaines, je suis avec intérêt ce mouvement et ces différentes étapes, comme vous pouvez le remarquer sur ce blog ! Ce soir a lieu une nouvelle étape décisive...

Petite anecdote : dans le "20 minutes" de Paris, page 6, on remarque que sur la photo : Dominique de Villepin a trois mains ! lol !

Par ailleurs, le mot à la mode pour Mr de Villepin -qu'il réitére sans cesse dans ses discours-, c'est le mot "pragmatique" : qui considère la valeur pratique, concrète des choses, réaliste. Mais peut-être est-il aussi profondément attaché à ce courant philosophique : le pragmatisme ! Alors voici une petite note sur ce courant :

Le "pragmatisme" désigne une école originairement américaine, dont le fondateur est Charles Sanders Peirce. Les deux autres grandes figures du pragmatisme classique (fin XIXe siècle-début XXe siècle sont William James et John Dewey.

Le pragmatisme est plus une attitude philosophique, qu'un ensemble de dogmes précis. Un certain nombre de désaccords sont en effet apparus entre les philosophes qui s'y rapportent. Sa maxime principale est qu'une théorie ne se distingue d'une autre que par les effets qu'elle produit une fois qu'elle est posée.

Corrélativement, le sens d'une théorie réside dans ses effets pratiques, si bien que certaines théories, notamment dans le champ de la métaphysique, relèvent de faux problèmes dans la mesure où en adopter une ou ne pas l'adopter ne fait aucune différence quant à ses effets.

"Pragmatisme", vient du grec pragmata, actes, et peut être défini de manière suggestive comme une doctrine qui place la connaissance dans la perspective de l'action, plutôt que de la contemplation.

Chez John Dewey, l'attitude pragmatique sera présentée comme l'opposé de la théorie spectatoriale de la connaissance. Connaître n'est pas "voir", comme c'est par exemple le cas dans la tradition cartésienne (Descartes comparait les idées à des sortes de tableaux), mais agir. Cela conduit à relativiser la notion de vérité, ce qui fut du coup le signe principal de reconnaissance de l'appartenance au pragmatisme. À ce titre, le pragmatisme fut souvent caricaturé.

Il s'agit en fait d'une pensée radicalement empiriste: la notion d'effet pratique est étroitement liée à la question de savoir quels sont les effets attendus de telle théorie dans l'expérience.

Chez John Dewey, le pragmatisme s'apparente de plus en plus à une philosophie sociale, voire à une pratique de recherche politique. La philosophie, suggère-t-il par exemple dans Reconstruction en Philosophie, doit reproduire dans le domaine socio-politique ce que la science moderne accomplit dans le domaine technologique.

Le pragmatisme, qui s'est imposé aux États-Unis comme le courant dominant avant la Deuxième Guerre Mondiale, a subi une longue éclipse en raison de la domination du style analytique, mais connaît un renouveau, notamment à travers l'œuvre de Richard Rorty (né en 1931).

Rorty, issu du courant analytique, mais extrêmement original et fortement critiqué pour ses vues sur la fin de la philosophie et pour son prétendu relativisme, se considère principalement comme un disciple de Dewey, mais trouve également son inspiration chez des grands noms de la "philosophie continentale", comme Hegel, Nietzsche, Heidegger, Foucault ou Derrida.

Le pragmatisme fut l'objet de débats en France, par exemple chez Émile Durkheim, extrêmement critique à son égard, et chez Henri Bergson, dont l'article sur "le Pragmatisme de William James" (dans la Pensée et le mouvant) y voit un mode de pensée proche de sa propre doctrine de la science comme caractéristique de l'homo faber.

Au total, le pragmatisme apparaît comme une philosophie très sulfureuse, du fait de sa profonde remise en cause d'habitus largement inconscients qui furent essentiels à la philosophie au cours de très nombreux siècles.

Elle interroge notamment la signification même de l'activité philosophique, aussi bien que son rôle dans la culture en général.

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