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- Les Chroniques de Faust -
1 juillet 2007

Ingrid Betancourt, le combat d’une femme

51RB042GS8LNée en 1961, Ingrid Betancourt grandit entre la Colombie et Paris. Enfant de bonne famille, avec des parents engagés dans la politique – son père, Gabriel Betancourt, était ministre de l'Éducation dans les années soixante-dix et sa mère Yolanda Betancourt a été élue député libéral dans les années quatre-vingt –, elle prend vite conscience des problèmes de son pays. En effet, durant toute son enfance, elle entend les amis de ses parents débattre de l'avenir de la Colombie. Ilss'appellent Pablo Neruda, Gabriel Marquez ou Fernando Botero, ils insufflent l'amour de son pays à cette enfant qui se cache pour les écouter jusque tard dans la nuit.

En entrant à Sciences Po à Paris pour poursuivre ses études, elle fait la connaissance de Fabrice Delloye, qu’elle épousera en 1981. De cette union naissent deux enfants : Mélanie et Lorenzo. En 1990, Ingrid divorce, elle décide de revenir à Bogota et entre au ministère colombien des Finances. En 1994, elle est élue député et en 1998, elle crée son parti, Oxigeno Verde. Elle est élue sénateur la même année, avec le meilleur score du pays.

En 2002, elle se prépare à se présenter à l’élection présidentielle lorsqu'elle est enlevée par les FARC le 23 février près de Florencia, en compagnie de sa directrice de campagne, Clara Rojas. Malgré une forte mobilisation internationale pour obtenir sa libération, elle est toujours prisonnière du groupe révolutionnaire.

Dans son livre « La rage au cœur », Ingrid Betancourt nous raconte son combat et son amour pour la Colombie. Son cheval de bataille : la corruption, dans un pays où les narcotrafiquants sont rois et où les politiciens sont pour la plupart achetés. Elle nous raconte ses premiers succès électoraux où elle avait pris pour emblème le préservatif "avec Ingrid, vous êtes bien protégés" aux années noires où elle dut se séparer des ses enfants, cédant à des menaces de mort. Elle nous parle ainsi de sa vie de femme et de mère. Un livre bouleversant de courage et d’honnêteté ; un récit authentique et passionnant d’une femme qui se bat au péril de sa vie pour sauver son peuple de la terreur et de la corruption. BetancourtIngrid

Présentation du livre par l’auteur : « Je m’appelle Ingrid Betancourt, j’ai 40 ans, je suis mère de deux enfants. Je suis aussi sénateur de mon pays, la Colombie. Je dois beaucoup à la France. Je voulais raconter mon combat au pays qui m’a appris la démocratie et la liberté. Vous savez combien les cartels et la drogue sont puissants chez nous. Vous entendez parfois parler de tueries et de scandales politiques qu’ils provoquent. Mais derrière ces organisations mafieuses, il y a mon peuple, un peuple courageux et fier qui veut sortir de cet engrenage infernal. Depuis maintenant dix ans, je me bats pour lui. C’est dangereux. Mes enfants ont été menacés et j’ai dû me séparer d’eux pendant trois ans. A deux reprises, la mafia a tenté de me tuer. Je suis consciente du danger, mais il ne me fera pas reculer. »

Extraits :

« Tous ces gens intelligents semblent terriblement soucieux pour l’avenir de la Colombie. Je reste un soir à les écouter et je suis si bouleversée par ce que j’entends que, une fois expédiée au lit, je me relève et vais me cacher sous la piano à queue, dans un coin du salon, pour suivre encore la conversation. Mon émotion je la comprendrai plus tard, vient de ce que je prends au pied de la lettre des mots habituels chez les adultes. Ils disent que l’élection d’un certain Turbay (qui se produira quelques année plus tard) serait « une catastrophe » pour le pays, que telle ou telle décision économique entraînerait à coup sûr la Colombie dans « un naufrage sans précédent », et moi je vois mon pays sombrer, les gens mourir. Je retournerai souvent sous le piano et, parfois, je sortirai de là les tempes en feu, l’estomac noué, tout près de sangloter tant je trouve dur, véritablement affolant, ce qui attend notre pays. Aujourd’hui, je pense que ma vocation politique est née sous ce piano à queue, au début des années soixante-dix. » p. 30

« Quand j’entends papa me dire : « Tu sais, maintenant, je ne suis plus le ministre Betancourt, je suis le père d’Ingrid ! », j’entends sa fierté. Elle fait écho à celle d’une nation qui veut croire en moi, qui reprend confiance petit à petit, après un siècle de mensonges et de trahisons. Je ne décevrai pas cette confiance. (…) J’aime la Colombie, au point d’y avoir fait les choix les plus douloureux pour avoir le droit d’y vivre. J’aime ce peuple parce que je sais qu’ayant été victime depuis plus de cent ans de la plus cruelle violence, il cache des trésors de courage et de passion. Sa folie collective est un appel au secours que le monde refuse d’entendre. » p. 248

« La rage au cœur » d’Ingrid Betancourt, Editions Pocket, 249 pages, 5,80 euros.

Comité de soutien pour Ingrid Betancourt : http://www.ingridbetancourt-idf.com/

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Commentaires
U
Melanie et Lorenzo n'en peuvent plus de ne pas savoir.Liberez Ingrid ,libérez Clara et tout les autres et vous les Ministres de la rupture mouillez votre chemise! Pierre
F
Oui, c'est une femme remarquable et j'ai adoré son livre : un vrai témoignage de courage et d'amour. A+
U
c'est un livre que j'ai lu pendant l'ete 2002 et je me vois dire a ma voisine:elle sera libérée bientot.C'était en 2002.En 2007 toujours rien et la j'ai bien peur avec la fusillade qu'il y a eu contre les députés.C'est terrible pour elle surtout et tout ceux qui l'aiment.Je vais encore passer une mauvaise nuit en pensant a tout ca.Merci de nous rappeler tout ca Faustine. ulm pierre
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