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- Les Chroniques de Faust -
3 avril 2006

Dimitry, 19 ans, premier CPE de France licencié

Dimitry, 19 ans, premier CPE de France licencié en 25 minutes ?

DIMITRY SIGNE UN CPE ET SE FAIT LICENCIER 25 MINUTES PLUS TARD

PARIS (Reuters) - Le syndicat lycéen FIDL a signé le premier - et seul? - contrat première embauche de France, recrutant un de ses militants pendant 25 minutes pour démontrer l'inanité de la mesure gouvernementale.

"Nous voulons montrer par A plus B que malgré tous les engagements de la majorité, on peut désormais mettre des jeunes de moins de 26 ans dans la précarité", a expliqué le président du syndicat, Tristan Rouquier, en paraphant le contrat de deux pages.

La loi sur l'égalité des chances, dont l'article 8 crée le CPE, a été promulguée dimanche au Journal officiel mais Jacques Chirac a demandé qu'aucun CPE ne puisse être signé avant l'adoption d'une nouvelle loi modifiant les deux éléments-clé du CPE, la durée de la période d'essai et l'absence de justification pour le licenciement.

Le CPE signé dans les locaux de la FIDL, dans le Xe arrondissement de Paris, a été rédigé avec l'aide d'anciens de la FIDL devenus juristes et envoyé lundi matin à l'Urssaf.

"Cela ne nous coûte que cinq minutes et un timbre d'embaucher. Pour licencier, un recommandé et c'est terminé", résume Thomas, étudiant en droit et ancien unique salarié du syndicat, qui "tourne" avec des dizaines de bénévoles.

Derrière une grande table noire, Dimitry Oupoh, élève en terminale littéraire au lycée Jean Feyder d'Epinay-sur-Seine, semble tomber des nues en découvrant le contrat qu'il s'apprête à signer.

"Aucune garantie pour le salarié! En gros, c'est stress tous les matins et stress tous les soirs", estime le tout nouveau "responsable du développement" de la FIDL, embauché pour un salaire mensuel brut de 1.170 euros.

Militant lycéen de 19 ans, il a accepté de jouer le jeu pour dénoncer la situation dans laquelle la droite veut, dit-il, mettre la jeunesse. "Le seul moyen de contrôler le peuple, c'est de le précariser", lance le futur étudiant en histoire.

Tristan Rouquier s'est défendu "d'agit-prop" ou de "provocation". "Nous sommes bien dans la réalité. Le CPE est dans la loi et on peut utiliser la loi", a-t-il dit, rejetant les "aménagements" annoncés vendredi par le chef de l'Etat.

"Réduire la période d'essai de deux ans à un an, cela ne change rien à la nature précaire du contrat première embauche. Nous voulons le retrait du CPE avant de commencer à chercher une solution réelle qui ne pourra être trouvée qu'avec les jeunes", a-t-il ajouté, prônant l'organisation d'Etats-généraux de la jeunesse.

Moins d'une demi-heure plus tard, loin des caméras de télévision déjà reparties, le contrat a été rompu.

"Licencié en 25 minutes sans motif, le tout dans le respect de la loi", a constaté Tristan Rouquier. "J'espère bien être le dernier", glisse Dimitry Oupoh.

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Commentaires
M
... et en plus, je suis sure qu'ils diront que ça fait baisser le taux de chomage !<br /> <br /> Il suffit que le calcul soit fait durant la période juridiquement valide des 25 min, techniquement que la requête exécutée dans cette plage.<br /> <br /> Mitsu, analyste Décisionnel.
F
Très intéressante initiative de ce syndicat prouvant s'il en est besoin que maintenant que la loi est promulguée, quelque soient les recommandations du chef de l'Etat ou de n'importe qui d'autre, le CPE peut être mis en oeuvre.
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